Un article sur les accords Toltèques a-t-il vraiment sa place sur un site de naturopathie ? C’est vrai que ça peut sembler assez inattendu voire hors sujet. Mais dans mon travail de naturopathe j’accorde une place importante à la prévention et au bien-être. En effet, pour rester en bonne santé il est important de bien manger, d’avoir une activité physique régulière mais aussi de se sentir bien dans son travail, dans sa relation aux autres, à soi… Et Les Accords toltèques sont en ce sens une piste. Tous les chemins sont bons à explorer, à chacun de trouver celui qui lui fait du bien.
Qui sont les Toltèques ?
C’est un peuple du sud du Mexique. La connaissance toltèque, bien qu’elle comprenne une dimension spirituelle, est un mode de vie qui propose un accès facile au bonheur et à l’amour.
Le mythe.
Selon la pensée toltèque, nous sommes de la lumière. En l’autre, on peut se voir soi-même ; nous sommes les miroirs les uns des autres. Mais la fumée fait que je ne perçois pas toujours cette lumière en moi et en les autres. La fumée ce sont nos croyances, les mots, c’est l’interprétation que l’on fait de ce qui nous entoure. Nous appellerions peut-être ça la réalité, les toltèque l’appelle le Rêve qui est, selon eux, une interprétation de la réalité. C’est-à-dire que la fumée nous empêche de voir la réalité mais nous fait voir notre propre perception de la réalité, à travers le filtre de nos croyances : les accords.
Il y a des rêves individuels (chacun projette à sa façon) et des rêves collectifs (les règles de la société, les croyances, les lois, la religion…). Dès la naissance, on nous apprend à rêver comme les autres, à adopter le rêve collectif : comment nous comporter en société (ce qui est bon ou mauvais, beau ou laid, juste ou faux)
Parents, école, religion captent notre attention pour nous transmettre des informations : leur perception de la réalité, nommé le Rêve par les Toltèques. Nous apprenons très vite aussi à capter l’attention de l’autre pour pouvoir transmettre notre rêve aux autres. On aurait tendance à plutôt parler de réalité (notre réalité, notre perception du monde) mais Don Miguel Ruiz emploie le mot Rêve car selon lui c’est une image faussée de la réalité et non la réalité.
A la naissance on n’a aucune connaissance, information, croyance et on nous apprend tout à commencer par « maman » ou « lait » mais aussi « sale » et « vilain ». L’enfant n’est pas encore en mesure de contester, il donne alors son accord : il croit, c’est ce qu’on appelle la foi, croire sans condition. Le jeune enfant ne se rebelle pas, il accepte toutes ces croyances, le rêve des ses parents, car il n’est pas encore en mesure de le faire. De plus, si l’enfant enfreint les règles, il est puni et à l’inverse, il est récompensé quand il respecte les règles.
Les autres attirent notre attention pour transmettre leur rêve. Donner son accord permet d’obtenir des récompenses (amour, acceptation…) et ne pas le donner amène à des punitions (rejet, critiques, moqueries…). Pour obtenir des récompenses, on va se mettre à agir de façon à répondre aux attentes des autres et comme être d’accord ne suffit pas toujours à être récompensé on va chercher à attirer l’attention de l’autre. On prétend être ce que l’on n’est pas pour faire plaisir aux autres, pour plaire, par peur d’être rejeté.
Don Miguel Ruiz nous invite à nous demander qui nous serions si nous n’avions pas été influencé par ces modèles et ce système de récompense/punition.
Je vous invite d’ailleurs à vous poser ces questions : Quel rôle jouez-vous ? Dans quelles situations pensez-vous ne pas être vous-même et que vous aimeriez changer ?
Petit à petit nous instaurons notre propre système de croyances et nous nous mettons à tout juger : les autres, nous-mêmes, mais aussi les actions, les pensées et tout ce qui dévie du système de croyances. Cela fait naitre de la culpabilité, de la honte, la peur… Ainsi, le respect des croyances fait naitre un sentiment de sécurité alors que le non respect donne un sentiment d’insécurité. Et non seulement, ce système n’est pas forcément vrai (toutes nos croyances ne sont pas fondées) mais en plus il n’est pas juste car on « paie » plusieurs fois pour une même « faute » : on se rappelle et on nous rappelle plusieurs fois nos erreurs.
Nos croyances sont un brouillard (appelé mitote –prononcez mi-to-té) qui nous empêche de voir les choses telles qu’elles sont réellement et qui nous empêche d’être nous même. Au lieu de chercher à connaitre notre nature profonde -qui l’on est vraiment- on cherche à coller à un idéal, une perfection fantasmée et impossible à atteindre.
Le juge le plus impitoyable, c’est nous même. On se juge très sévèrement. En présence des autres, on va essayer de cacher, nier ses « défauts » mais nous nous le faisons payer : on culpabilise, on se sent stupide ou dénué de valeur : on se maltraite et on accepte d’être mal traité par les autres tant que cette maltraitance ne dépasse pas notre propre degré de maltraitance. Celui qui ne s’aime pas, acceptera d’être humilié comme si c’était mérité.
L’ensemble des accords que vous avez passé avec vous-même font votre personnalité mais certains vous limites. Vous vous sentez peut-être incapable d’être aimé, d’être riche, d’être drôle car vous pensez que cela est impossible pour vous. Mais est-ce vrai ?
Faisons une pause et demandez-vous quelle croyance voudriez-vous changer ? Puis je vous conseille de vous répéter plusieurs fois par jours « Je suis aimé-e, riche, drôle… »
Appliquer les 4 accords toltèques vous redonnera de l’énergie (cela crée du positif) et cela vous aidera à changer toute la structure de vos anciens accords.
Premier accord : Que votre parole soit impeccable.
La parole a un pouvoir immense. Par elle, on décrit le monde, on exprime ses pensées… Sans les mots, on est incapable de penser et la parole traduit aussi nos opinions. On dit ce qu’on croit et plus on le dit, plus on le croit. Donc si vous vous dites souvent « Je suis bête, j’ai oublié le lait » vous renforcer votre croyance en le fait que vous êtes bête. Avoir une parole impeccable, ce n’est pas porter de jugement mais assumer ses actes. Dites alors : « J’ai oublié le lait » ou « J’ai fait trop vite par conséquent je n’ai pas pu penser à tout », ou encore « La prochaine fois je ferai une liste pour ne rien oublier ».
De même employer la parole contre les autres se retourne inévitablement contre nous : jamais on ne reçoit d’amour d’une personne qu’on critique, rejette, humilie…
Avec les enfants, attention au poids des mots. Certaines phrases anodines peuvent marquer : « il/elle n’est pas dégourdi-e, il/elle est fénéant-e, il/elle n’est pas faite pour les math…
En outre la meilleure chose que nous puissions faire pour nos enfants est d’avoir une parole impeccable et leur montrer qu’il est possible de vivre sans juger.
Pour briser les accords passés, il faut en conclure de nouveaux, fondés sur la vérité. Pour passer de nouveaux accords, il faut les répéter beaucoup, car combien de fois, nous sommes nous déjà répété l’ancien accord ?
Appliquer ce premier accord modifie notre manière d’être avec nous même et d’être avec les autres. De plus moins on critique, moins on est sensible aux critiques des autres à notre égard : c’est comme si on ne donnait plus de crédit à ce genre de propos.
Le deuxième accord : Quoi qu’il arrive, n’en faites pas une affaire personnelle.
Cet accord, comme les suivants, découle du premier. Il s’agit de la manière dont on perçoit ce qu’on nous dit. Vous faites une affaire personnelle de ce qui vous est dit parce que vous y accordez de l’importance, vous donnez votre accord. Donner trop d’importance à ce qui nous arrive, tout prendre pour soi est une forme d’égoïsme.
Si des paroles vous blessent c’est que vous leur avez donné votre accord. Vous entendez quelqu’un dire de vous que vous êtes moche, pourquoi le croiriez-vous ? Vous savez bien que tous les goûts sont dans la nature, qu’il n’y a pas de vérité absolue en terme esthétique. Trop souvent, on va réagir en ressentant de la tristesse, en étant blessé (= on conclut un nouvel accord : « je suis moche ») ou en contre-attaquant.
Ce que les autres disent de vous, c’est leur façon de voir le monde, ce n’est pas la vérité et si cela vous blesse, c’est que ces propos rejoignent une de vos croyances.
N’attendez pas des autres qu’ils cessent de juger, faites-vous confiance et choisissez de croire ou non ce qu’on vous dit.
Troisième accord : Ne faites pas de suppositions.
Don Miguel Ruiz explique que nous avons tendance à faire des suppositions à propos de tout. A la place de demander des informations, nous nous précipitons pour imaginer, c'est-à-dire inventer des explications puis nous croyons que ces suppositions sont vraies ; nous nous en persuadons sans même en prendre conscience. De plus nos suppositions sont bien souvent malveillantes, nous en faisons une affaire personnelle et faisons ainsi naitre un drame ou il n’y avait pas lieu d’être.
Qu’en est-il dans votre vie ? Vous reconnaissez-vous parfois dans ces exemples ? Si quelqu’un est en retard on s’imagine parfois le pire ; un accident… Si un jour, un voisin, un collègue ne nous dit pas bonjour, on a vite fait de penser qu’il nous en veut pour une raison ou une autre et le fait que l’on ne trouve aucune raison valable à ça ne nous ramène pas à la raison.
Pour les enfants, il n’est pas rare que nos enfants entrent à la maison en pleurant car leur ami-e- n’est plus leur ami-e- mais souvent ce n’est pas le cas. L’autre a peut-être eu envie de jouer avec quelqu’un d’autre ou le jeu proposé par l’un n’intéressait pas l’autre et votre enfant se sent rejeté. Montrez lui que les raisons qui ont poussé l’autre à agir ainsi peuvent être nombreuses et peuvent ne rien avoir à voir avec eux. Faites ensemble tant de suppositions qu’il n’est plus possible de les croire et invitait votre enfant à s’ouvrir à son ami-e, à demander une explication : pourquoi t’a pas voulu jouer avec moi, hier ? Et à accepter la réponse.
Avez-vous des exemples ou vous avez appliqué cet accord ? qu’en avez-vous retiré ?
L’esprit humain a besoin de tout comprendre, il n’aime pas rester sans explication. Peu importe que la réponse soit juste ou pas. Le fait qu’il y ait une réponse nous rassure et cela nous suffit. C’est pourquoi nous faisons des suppositions.
Deux accords nous amènent à ces incompréhensions. D’une part nous croyons que ceux qui nous aiment savent ce que l’on veut, aime, attend ou ressens sans qu’on ait à le leur dire. L’autre croyance est qu’à partir du moment où on croit quelque chose, on pense avoir raison, on ne remet pas en questions nos croyances.
Le quatrième accord : Faites de votre mieux.
Faites toujours de votre mieux, ni plus, ni moins. La nuance « ni plus, ni moins » est essentielle car non seulement notre mieux ne peut être toujours le même selon comment on se sent mais aussi car il rend la « tâche » plus modeste et éloigne de toute forme de culpabilité : accepter sans vous juger de ne pas pouvoir toujours appliquer ces accords parfaitement cela ne vous empêchera pas de les appliquer à chaque fois que vous aurez assez d’énergie pour ça.
Faire de son mieux ; c’est passer à l’action. Faire de son mieux est satisfaisant alors que si vous voulez faire plus que votre mieux, vous vous heurterez à l’insatisfaction car vous aurez le sentiment de ne pas réussir.
Il est d’ailleurs important de faire de son mieux dans toutes ses activités car c’est source de plaisir que de ne pas faire les choses par contraintes ou pour une récompense ultérieure. C’est aussi être actif et non attendre indéfiniment on ne sait quel plaisir ultérieur en laissant filer nos rêves et nos envies. Quoi que vous fassiez, faites-le de votre mieux.
« En faisant de votre mieux, l’habitude de mal utiliser votre parole, celle de faire une affaire personnelle de tout ce qui vous arrive et celle de faire une supposition vont s’affaiblir et se manifester de moins en moins souvent ».
Briser les vieux accords.
L’exemple des jeunes enfants nous montre ce que c’est que d’être libre. Un enfant de 2 ou 3 ans parfois 4 est libre car il vit intensément, qu’il ne se préoccupe pas du regard des autres tout comme il ne se préoccupe ni du passé, ni du futur. A cet âge l’enfant est spontané et heureux tant que ses besoins vitaux sont satisfaits.
Que s’est-il passé entre l’enfant et l’adulte ? Petit à petit l’enfant développe son système de croyances, il se juge, juge les autres… C’est ce que ses parents et le reste du monde lui apprennent. On ne peut en vouloir aux adultes de transmettre ces croyances car ils ne savent pas faire autrement mais le meilleur moyen pour permettre à vos enfants de rester spontanés et heureux c’est de leur donner le modèle d’un adulte heureux : Que votre parole soit impeccable, Quoi qu’il arrive n’en faites pas une affaire personnelle, Ne faites pas de suppositions, Faites toujours de votre mieux ni plus ni moins.
Si vous regardez un enfant jouer à l’adulte vous verrez son air se durcir, la voix se faire autoritaire. En effet nous avons perdu notre liberté : libre de nos croyances, de tout jugement, de la peur d’être la victime, serions-nous si sévère ? La première chose à faire pour se libérer est de prendre conscience de cela afin de pouvoir y chercher une solution.
« Être un Toltèque est un mode de vie dans lequel n’existent ni leaders ni disciples ; chacun a et vit sa propre vérité. Un Toltèque devient sage, sauvage et il redevient libre. »
« La liberté que nous recherchons, c’est d’utiliser notre propre esprit et notre corps, de vivre notre propre vie, et non celle du système de croyance de la société. » Nous pouvons dire « non » à ce qui n’est pas nous et laisser s’exprimer notre vraie nature, c’est-à-dire notre indépendance. Le seul fait de lutter est déjà une victoire ; on a donc tout à gagner à se rebeller.
L’art de la transformation.
Quel accord avez-vous envie de changer ? En quoi avez-vous envie de croire aujourd’hui ?
Posez-vous la question suivante et commencez votre propre transformation. Commencez par quelque chose qui n’engage que vous : un nouvel accord que vous prenez avec vous-même.
Demandez-vous quelles sont vos croyances limitatrices, celles fondées sur la peur et donc qui rendent malheureux ?
Chaque accord que vous rompez doit être remplacé par un nouveau pour ne pas risquer un retour en arrière : Je ne veux plus…. Dès aujourd’hui, je…
Se transformer passe parfois par faire table rase du passé. Pour se libérer il faut guérir les plaies émotionnelles qui se sont accumulées au cours du temps. Cela passe par le pardon. Le pardon est d’abord accepter que l’autre nous ait fait souffrir, c’est ensuite d’accepter d’avoir souffert. Le pardon est alors tourné vers soi-même.
Vous saurez que vous aurez pardonné à quelqu’un lorsque vous serez capable de le voir sans réagir émotionnellement.
« Le problème de la plupart des gens, c’est qu’ils perdent le contrôle de leurs émotions. Ce sont habituellement les émotions qui contrôlent le comportement des humains, et non les humains qui maitrisent leurs émotions. »
Enfin, vivez chaque jour comme si c’était le dernier. Si vous deviez mourir demain, perdriez-vous votre temps en disputes futiles. Aimeriez-vous mourir juste après avoir dit du mal à ceux que vous aimez ? Non, alors ne le faites pas aujourd’hui non plus. Dites votre amour à ceux que vous aimez et n’attendez rien en retour, vous vous sentirez bien plus léger, joyeux.
Bibliographie:
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